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LE MARQUIS DE TROMELIN[1]


qui vendit son fils au diable et alla dans l’enfer retirer le titre de vente.



Il y avait une fois un marquis, qui avait été très-riche. Mais il avait dépensé tout son bien, et il était pauvre à présent, et si pauvre même qu’il s’en fallait de peu qu’il ne fût réduit à chercher son pain. Sa femme lui dit un jour :

— Allez au bois, pour chercher un peu de bois mort ; pendant ce temps-là, moi j’irai chercher de la farine au moulin, et nous aurons de la bouillie d’avoine à notre souper.

  1. Les conteurs populaires ont la fâcheuse habitude d’introduire dans leurs récits des noms de localités et de personnes qu’ils connaissent, les substituant à d’autres noms plus anciens, et qu’il eût été intéressant de connaître. C’est ainsi que le titre de marquis de Tromelin, dans ce conte, est une substitution toute locale et suffirait pour désigner le lieu où le conte a été recueilli. Il y a, en effet, un manoir de ce nom dans la commune de Plouaret.
    Cette observation s’applique à plusieurs autres des récits que j’ai recueillis.