Page:Luzel - Veillées bretonnes, Mauger, 1879.djvu/299

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— Seigneur, quelle opinion avez-vous de moi ? — Ce sont mes parents et mes amis ;

Ce sont mes parents et mes amis, — les enfants de mes frères et de mes sœurs !

Les enfants de mes frères et de mes sœurs, — les miens propres et mon mari !


Partout où l’on allait par les champs, — on n’entendait que plaintes et lamentations ;

Mais nul ne criait — comme la fermière, quand elle arriva (dans le champ) ;

Comme la fermière, quand elle arriva (dans le champ) ; — celle-là se lamentait d’une façon navrante ;

Elle se lamentait d’une façon navrante, — et il n’y avait que le seigneur pour la consoler.

— Taisez-vous, fermière, ne vous désolez pas ainsi ; — je ferai en sorte qu’on ne vous fasse pas de mal ;

Je ferai en sorte qu’on ne vous fasse pas de mal, en ce monde, — mais prenez garde à Dieu !

Je fournirai des linceuls pour les ensevelir, — et des planches pour les cercueils ;

Et des planches pour les cercueils, — et charrette et chevaux pour les porter en terre.

Dur eût été le cœur de celui qui n’eût pleuré, — étant sur les lieux.

En voyant charger dix-neuf corps dans une même charrette, — pour aller enterrer au bourg de Plougonver.

La fermière disait, ce jour-là, — après l’enterrement :