Page:Lysias - Oeuvres complètes de Lysias, traduites en françois, trad Auger, 1783.djvu/106

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moyennant un talent, j’entre dans une chambre et j’ouvre un coffre. Il s’en aperçoit, entre aussitôt, et appelant deux esclaves, il leur ordonne d’emporter tous les effets que le coffre renfermait. [11] Comme ce qu’il avait pris excédait de beaucoup la somme dont nous étions convenus, qu’il était saisi de trois talents, de 400 cyziques, de 100 dariques [1] et de quatre coupes d’argent, je le priai de me laisser au moins de quoi vivre. [12] Il me répliqua, que je devais m’estimer trop heureux de sauver ma personne.

Nous sortions l’un et l’autre, quand nous rencontrâmes Mélobius et Mnésitide qui venaient de la manufacture, et qui nous trouvant à la porte mous demandèrent où nous allions. «  Je vais, leur dit Pison, à la maison du frère de Lysias pour la visiter ». « Allez-y, lui dirent-ils » ; et ils m’ordonnèrent de les suivre chez Damnippe. [13] Pison s’approche de moi, m’engage à ne dire mot et à ne rien craindre, m’assurant qu’il viendrait me rejoindre. Nous trouvons chez Damnippe Théognis qui gardait d’autres étrangers ; ils me mirent sous sa garde et se retirèrent.

Dans une telle situation, me voyant à la veille de périr, je crus

  1. Cyzique et darique, monnaie d’or dont il est beaucoup parlé dans les auteurs grecs.