Page:Lysias - Oeuvres complètes de Lysias, traduites en françois, trad Auger, 1783.djvu/107

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devoir tenter quelque moyen de me sauver. [14] J’appelle Damnippe. « Vous êtes mon ami, lui dis-je ; me voilà dans votre maison ; je ne suis point coupable, c’est ma fortune qui me perd, servez-moi, je vous prie, avec zèle dans mon malheur, et faites tout ce qui sera en vous pour me tirer d’un embarras aussi cruel ». Il promit de s’employer pour moi. [15] Il pensa que le mieux était de parler à Théognis, de qui, sans doute, on obtiendrait tout avec de l’argent. Pendant qu’ils conféraient ensemble, comme je connaissais la maison et toutes ses issues, je pris le parti d’essayer de m’enfuir, bien persuadé que, si j’avais le bonheur de tromper mes surveillants, j’échappais au péril ; qu’étant arrêté dans ma fuite je n’en serais pas moins relâché, supposé que Damnippe eût fait consentir Théognis à recevoir de moi une rançon ; et que s’il ne pouvait le fléchir, je ne gagnais rien à rester. [16] J’entreprends donc de m’échapper. Il n’y avait de gardes qu’à la porte de la cour y il me fallait passer par trois autres portes ; elles se trouvèrent toutes trois ouvertes.

Je me réfugie au Pirée [1] dans la maison d’Archenée l’amateur, et je l’envoie à la ville, pour me donner des nouvelles de mon frère Polemarque :

  1. Lysias c’était réfugié au Pirée pour s’embarquer au premier moment et partir.