Page:Lysias - Oeuvres complètes de Lysias, traduites en françois, trad Auger, 1783.djvu/213

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votre tribunal, ils pourraient se regarder, malgré la sentence des questeurs, comme purgés de tout reproche. [12] Les questeurs, il est vrai, pouvaient révoquer l’amende ou me la faire payer ; mais, si j’eusse été condamné légitimement, j’aurais dû toujours rester débiteur. Si donc les questeurs, en même temps qu’ils ont droit de révoquer une amende, sont tenus de rendre compte de l’usage qu’ils ont fait de ce droit, il sera facile de les faire punir selon la gravité de la saute qu’ils ont pu commettre.

[13] Vous venez de voir, Athéniens, comment j’ai été condamné à une amende, et comment mon nom a été remis aux questeurs ; il faut vous instruire non seulement des griefs de l’accusation, mais encore du motifs de la haine.

Avant que d’avoir éprouvé l’inimitié de mes adversaires, j’étais ami de Sostrate, à qui ses services avoient acquis dans Athènes une grande considération. [14] Son crédit m’ayant fait connaître moi-même, je n’usai de cet avantage ni pour me venger d’un ennemi, ni pour obliger un ami[1]. En effet, tant qu’il vécut, l’ascendant de son autorité et la faiblesse de mon âge m’éloignèrent de toute intrigue:et lorsqu’

  1. Manière de parler, pour dire, je n’en usai point du tout.