Page:Lysias - Oeuvres complètes de Lysias, traduites en françois, trad Auger, 1783.djvu/214

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il eut fini ses jours, je n’attaquai aucun de mes accusateurs ; ni par des actions, ni par des paroles ; je pourrais même citer des traits pour lesquels j’aurais dû mériter de leur part de bons offices plutôt que de mauvais traitements. [15] La puissance de Sostrate les avait animés contre moi, sans qu’ils eussent d’autres raisons de m’en vouloir. Après s’être montrés infidèles au serment par lequel ils s’étaient engagés à n’enrôler que ceux qui n’avaient pas servi, ils ont proposé au peuple de me juger comme coupable de crime capital, [16] et m’ont condamné à une amende sous prétexte que j’avais mal parlé d’un magistrat. Sans nul égard pour la justice, ils ont employé la cabale et la violence pour me perdre et pour satisfaire leur haine. Furieux de n’avoir pu réussir, ils se portent maintenant aux démarches les plus irrégulières, s[17] ans être arrêtés ni par le pouvoir du peuple, ni par la crainte des dieux. Tel est leur mépris pour toutes les lois et pour toutes les règles, qu’ils n’ont pas même cherché à justifier leurs procédés. Dernièrement encore, on les a vus, pour mettre le comble aux excès de leur vengeance, [18] et pour assouvir un ressentiment injuste et violent qu’ils ne songent pas même à cacher, on les a vus travailler de concert à me faire bannir de ma patrie. Ils m’ont cité de nouveau en justice pour les mêmes objets, et, ne pouvant établir