Page:Lysias - Oeuvres complètes de Lysias, traduites en françois, trad Auger, 1783.djvu/89

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lui faire aucun mal, et me détaille tout ce qui s'était passé. [20] Elle m'apprit comment d'abord Ératosthène l'avait jointe après les funérailles, comment elle avait été engagée à faire part à sa maîtresse des dispositions de cet homme, comment mon épouse enfin séduite avait indiqué au corrupteur les moyens de la voir ; comment aux Thesmophories[1], lorsque j'étais à ma campagne, elle s'était rendue dans le temple de Minerve avec la mère de son amant. Toutes les autres circonstances me furent détaillées avec exactitude. [21] Lorsqu'elle eut achevé : «  Garde-moi sur tout cela, lui dis-je, le plus profond secret, autrement, je ne tiendrai rien de ce que je t'ai promis. Je veux que tu me montres le coupable en flagrant délit : je n'ai pas besoin de discours, il faut que je voie la chose, et que je m'en assure par mes propres yeux. » Elle promit tout. [22] Il s'écoula ensuite quatre ou cinq jours, comme je me propose de l'établir par de fortes preuves [2]. Je vais d'abord raconter ce qui se passa le dernier jour.

Sostrate est un de mes amis intimes. L'ayant rencontré sur le soir lorsqu'il revenait de sa campagne, et sachant

  1. Thesmophories, fêtes en l'honneur de Cérès, célébrées à Athènes avec beaucoup d'appareil.
  2. Je n'ai vu nulle part, dans le cours du plaidoyer, les preuves qu'annonce ici l'orateur ; ce qui ferait croire que le discours n'est pas venu entier jusqu'à nous.