Page:Lysias - Oeuvres complètes de Lysias, traduites en françois, trad Auger, 1783.djvu/90

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qu'à cette heure il ne trouvèrent rien de prêt chez lui, je l'invitai à venir chez moi partager mon souper. Nous nous rendîmes ensemble dans ma maison, et nous montâmes dans l'appartement d'en haut, où nous soupâmes. [23] Après le repas, il se retira ; moi, je me couchai.

Arrive Ératosthène, la servante me réveille aussitôt et me dit :« Il est entré. » Je la charge de garder la porte : je descends doucement, je sors, et je cours de tous côtés chercher mes amis. Je ne trouve pas les uns, les autres n'étaient pas même à Athènes. [24] J'amène avec moi tous ceux que j'avais pu trouver ; et prenant des flambeaux dans le cabaret le plus voisin, nous entrons par la porte qui était ouverte, et que gardait la servante. Nous enfonçons la porte de la chambre ; les premiers de nous qui entrèrent aperçurent Ératosthène encore couché auprès de ma femme, les autres le virent nu et debout sur le lit. [25] Après l'avoir frappé et renversé, je lui lie les mains derrière le dos, et lui demande de quel front il était venu chez moi pour me déshonorer. Il reconnaissait sa faute, il me suppliait de lui laisser la vie, et de me contenter d'un dédommagement pécuniaire. [26] « Ce n'est pas Euphilète, lui dis-je, qui te donnera la mort, mais la loi, cette loi que tu as violée, que tu as sacrifiée à tes débauches, aimant mieux couvrir d'un éternel affront ma femme et