Page:Lysias - Oeuvres complètes de Lysias, traduites en françois, trad Auger, 1783.djvu/91

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mes enfants, que d'obéir à nos ordonnances, et de régler ta conduite. »

[27] Ainsi, Athéniens, Ératosthène a subi la peine que les lois permettent de faire subir à tout homme surpris en pareil crime[1]. Il n'a pas été enlevé de la rue, il n'avait pas été se réfugier à l'autel des dieux Pénates, comme le prétendent nos adversaires. Et comment aurait-il pu sortir du lieu où je l'avais surpris ? Je l'ai frappé et renversé sur-le-champ ; je lui ai lié les mains derrière le dos. D'ailleurs, investi de toutes parts, il ne pouvait s'échapper ; il n'avait ni épée, ni bâton, ni aucune autre arme pour se défendre. [28] Mais, sans doute, vous le savez, les coupables n'ont garde de convenir que leurs ennemis disent la vérité ; ils ont recours aux mensonges et aux artifices pour animer les juges contre des adversaires qui n'ont rien fait que de légal. Greffier, lisez d'abord la loi.

On lit la loi.

[29] Il ne niait pas sa faute, Athéniens ; il me conjurait de lui laisser la vie, et m'offrait de l'argent. J'ai rejeté ses offres, et préférant d'user du privilège

  1. C'est par une circonlocution à peu-près semblable que Cicéron termine son récit dans le Plaidoyer pour Milon. « Les esclaves de Milon, dit-il aux juges, ont fait ce que chacun de vous eut voulu que les siens eussent fait en pareille circonstance. »