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muriatique, et celui dont nous parlons. M. Dulong le juge composé de 100 parties de phosphore et de près de 75 d’oxygène.

Le troisième acide est celui qui se produit par la combustion lente du phosphore dans l’air. Il se décompose, lorsqu’on le sature, en acide phosphorique et en acide phosphoreux ; et donne à-la-fois des phosphites plus solubles et des phosphates qui le sont moins. Toutefois, M. Dulong né le regarde pas comme un simple mélange, mais plutôt comme une combinaison de ces deux acides, qui aurait quelque ressemblance avec les combinaisons salines, et où l’acide phosphoreux ferait fonction de base. D’après cette opinion, il propose de le nommer phosphatique, pour rappeler l’analogie qu’il aurait avec les phosphates.

Le dernier terme de l’oxygénation est l’acide phosphorique : la proportion du phosphore à l’oxygène y est de 100 à 124. On l’obtient de la combustion vive du phosphore, ou de la décomposition de l’eau par le chlorure de phosphore au maximum, et encore de plusieurs autres manières. Il est identique avec celui qu’on retire des os des animaux.

Trois chimistes hollandais, MM. van Marum, Deyman, et Paëts van Troostwick, firent connaître, en 1796, un gaz composé d’hydrogène et de carbone, qu’ils nommèrent gaz oléfiant, par la raison que sa propriété la plus singulière était de former un liquide huileux par son mélange avec le gaz muriatique oxygéné. D’après la théorie que l’on avait alors sur le gaz acide muriatique oxygéné, on devait croire que son oxygène s’unissait à l’hydrogène carboné, et donnait ainsi une sorte d’huile ; mais aujourd’hui que l’on est venu à regarder ce gaz comme un corps simple, auquel M. Davy a donné le nom de chlore, on est obligé de chercher une autre explication. MM. Robiquet et Colín s’en sont occupés. Ils ont reconnu qu’en faisant arriver lentement dans un ballon un volume de gaz olefiant et deux volumes de chlore, ils se convertissent entièrement et sans résidu, en liquide hui-