Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 1.djvu/135

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de consistance tiennent à la proportion des deux principes généraux des corps gras ; mais les autres différences dépendent de principes particuliers et étrangers. M. Chevreul propose un système de nomenclature analogue au reste de la nomenclature chimique, tant pour les principes qu’il a découverts que pour leurs combinaisons salines. Les deux principes de la graisse devront se nommer stéatine et élaïne, d’après les mots grecs qui signifient suif et huile. Son principe acide le plus consistant, ou sa margarine, sera l’acide margarique ; l’autre, l’acide élaïque. Le spermacéti aura le nom de cétine, etc. Sans doute ces noms chargeront la mémoire, mais c’est un inconvénient inséparable des progrès de la science ; et des périphrases qui allongeraient le discours sans le rendre plus clair, auraient des inconvéniens non moins graves.

MINÉRALOGIE ET GÉOLOGIE.

Le Groënland a fourni, depuis quelques années, une pierre en petits cristaux dodécaëdres d’un vert-céladon, que l’on a nommée SODALITE, parce qu’elle contient près d’un quart de son poids de soude unie avec de la silice et de l’alumine.

M. le comte Dunin-Borkowsky, gentilhomme gallicien et minéralogiste aussi zélé qu’instruit, a découvert une variété incolore et en gros prismes de cette même pierre, dans cette partie de la pente du Vésuve appelée Fossa-Grande, si célèbre par le nombre et la variété des minéraux qu’elle a offerts aux collecteurs. La composition de, celui-ci, fort analogue à celle du verre, aurait pu frapper dans des cristaux rejetés par un volcan, s’ils n’étaient accompagnés d’une multitude d’autres espèces qui n’ont rien de commun avec le verre, et si les sodalites du Groënland ne se trouvaient pas dans des gisemens où l’on n’aperçoit nulle trace de feux souterrains.