Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 1.djvu/137

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plus flatteuse, les conjectures et les raisonnemens de ce savant géologiste.

Il a étendu depuis ce genre de recherches, et les a portées principalement, cette année, sur les gypses anciens qui se trouvent en abondance dans certaines parties des Alpes, et dont tous les voyageurs qui traversent le Mont-Cénis ne peuvent manquer de remarquer d’énormes masses. Après avoir décrit, avec une scrupuleuse exactitude, toutes les circonstances de leur gisement, et avoir souvent contourné, les montagnes, sur les flancs desquelles ils se présentent, l’auteur montre leurs rapports de situation et de nature avec les terrains de transition, et prouve que l’on doit les ranger dans cette classe.

Les terrains primitifs eux-mêmes ne sont pas toujours faciles à caractériser : l’irrégularité de leur position, l’énormité des espaces où il faut quelquefois poursuivre leurs rapports, et les variations nuancées de leur composition, offrent de grandes difficultés. Ainsi M. Brochant a reconnu, par de longs voyages et de pénibles examens, que les hautes cimes des Alpes, depuis, le Mont-Cénis jusqu’au Saint- Gothard, et notamment le Mont-Blanc, ne sont point, comme on l’avait cru, de granit proprement dit, mais d’une variété plus cristalline et plus abondante en feld-spath, d’une roche talqueuse et feld-spathique qui domine dans une assez grande partie des Alpes, et qui contient souvent des minerais métalliques en couches ; il s’est assuré, en même temps, qu’un véritable terrain de granit règne sur la bordure méridionale de la chaîne ; et, d’après l’analogie, il regarde comme très-vraisemblable que ce terrain granitique supporte le terrain talqueux ; d’où il conclut que les hautes cimes des Alpes ne sont point la partie relativement la plus ancienne de ces montagnes.

Nous avons rendu compte, dans le temps, d’une disposition fort analogue, découverte dans les Pyrénées par M. Ramond.

L’on doit toutefois remarquer que la primordialité du granit,