Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 1.djvu/139

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il est traité de leur exploitation a été présenté en manuscrit à l’Académie. L’auteur y réunit, à toutes les directions que donnent les sciences nombreuses d’où dérive la théorie, une immense quantité de faits pratiques qu’il a recueillis dans ses voyages et dans l’exercice de ses fonctions, en sorte que les préceptes y sont appuyés d’exemples qui n’ont rien d’imaginaire mais qui sont tous réalisés en quelques lieux. Un magnifique atlas offre à l’oeil tout ce que ces exemples ont de sensible : on y voit des cartes géologiques du Hartz et de la Saxe, les pays les plus célèbres par l’ancienneté de leurs mines ; des plans et des coupes de toutes les manières d’être du minerai dans le sein de la terre, ainsi que des voies que l’art a su ouvrir pour l’en retirer, et des mécaniques de tous genres que l’on emploie à cet effet, et presque tous ces matériaux sont inédits et rassemblés sur les lieux par l’auteur. On ne peut mettre en doute la grande utilité d’un tel ouvrage pour un pays où l’art dont il traite est encore si peu florissant.

La découverte si importante en géologie, faite par MM. Brongniart et Cuvier, de certaines couches pierreuses qui ne contiennent que des coquillages de terre et d’eau douce, et qui ne peuvent par conséquent avoir été formées dans la mer comme les autres couches coquillières, a excité de nombreuses recherches dans toute l’Europe. Nous avons rendu compte dans le temps de celles de MM. Marcel de Serres, et Daudebart de Férussac, sur les terrains d’eau douce de diverses contrées de France, d’Espagne, et d’Allemagne ; on en a fait d’analogues et fort étendues en Angleterre. Cette année, M. Beudant, professeur à Marseille, a considéré cette matière sous un nouveau rapport. Comme on trouve en quelques endroits des coquilles d’eau douce mêlées à des coquilles marines, il a cherché à découvrir, par l’expérience, jusqu’à quel point les mollusques d’eau douce peuvent s’habituer à vivre dans l’eau salée, et réciproquement