Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 1.djvu/140

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jusqu’à quel point les mollusques marins peuvent supporter l’eau douce. Il a trouvé que tous ces animaux meurent promptement quand on change subitement leur séjour, mais qu’en augmentant par degrés la salure de l’eau pour les uns, et en la diminuant par degrés pour les autres, on les habitue, pour la plupart, à vivre dans une eau qui ne leur est pas naturelle. Quelques espèces résistent cependant à ces tentatives, et ne supportent point de variations dans l’eau qu’elles habitent.

La nature indiquait d’avance ces résultats ; certaines huîtres, certaines cérites, la moule commune, remontent assez haut dans les fleuves, et l’on voit quelques limnées dans des endroits où l’eau participe beaucoup de la salure de la mer.

M. Marcel de Serres a donné la suite de ses premières recherches sur ces terrains d’eau douce, dont nous avons rendu compte dans notre analyse de 1813. Il a fait connaître principalement, cette année, une formation de ce genre, qu’il regarde comme plus nouvelle que toutes les autres, et qu’il a découverte dans sept lieux différens des environs de Montpellier. Ses observations se rattachent en partie à celles de M. Beudant : il distingue, les espèces des environs de Montpellier en celles qui ne paraissent pouvoir vivre que dans les eaux douces ; celles qui peuvent subsister dans des eaux saumâtres, dont le maximum est de 2° 75 ; enfin celles à qui les eaux marines paraissent nécessaires. Il explique par-là quelques mélanges fort rares des débris de ces êtres.

Le terrain qu’il décrit se compose d’abord en quelque sorte de deux étages renfermant des coquilles différentes. Le supérieur en contient de terrestres en même temps que d’aquatiques. La formation nouvelle est appliquée à la surface de terrains divers, et principalement sur le haut des collines ou des plateaux. On y voit beaucoup de coquilles terrestres et d’empreintes de végétaux parfaitement semblables aux- espèces qui vivent actuellement sur le même sol.