Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 1.djvu/145

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de la grande et pénible entreprise de cet illustre voyageur, les amis des sciences sont en doute s’ils doivent plus de reconnaissance au courage qui l’a soutenu parmi tant de traverses et de fatigues, ou à la constance qu’il met à leur faire partager ses jouissances. Non-seulement il a fait par ses seuls moyens plus que bien des hommes envoyés, et spécialement entretenus par des souverains, mais il a eu sur-tout le mérite unique de ne pas imiter la plupart des gouvernemens qui, après avoir consacré des sommes immenses à une expédition, négligent presque tou-, jours d’en faire publier les résultats d’une manière un peu complète.

En ce moment même M. de Humboldt fait paraître à Londres, avec M. Hoorner, un volume in-4o qui offrira trois cents espèces de mousses, de lichens, et d’autres cryptogames. Il en a présenté une planche à l’Académie.

M. de Beauvois, dont on doit également louer la persévérance à publier les plantes et les insectes recueillis dans ses voyages, a donné cette année les quatorzième et quinzième livraisons de sa Flore d’Oware et de Benin ; et, non content de ces anciennes récoltes, il a profité de l’humidité extraordinaire et si fâcheuse de cette année pour suivre son étude des plantes de la classe des champignons. Les pluies continuelles en ont tant développé, qu’il s’en est montré plusieurs qui avaient échappé aux botanistes précédens, même les plus heureux dans ces sortes de découvertes. Telles ont été : une variété de sclerotium qui a diminué de près des deux tiers la récolte des haricots non ramés, sur lesquels elle s’est propagée ; une nouvelle espèce de sphéria, qui a détruit prodigieusement d’oignons ; une nouvelle espèce d’urédo, qui leur a été encore plus pernicieuse ; enfin ce qui est très remarquable et offre peu d’exemples dans le règne végétal, un nouveau genre de plantes parasites qui croit sur une autre parasite et nuit considérablement au végétal obligé