Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 1.djvu/144

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dans chaque pays, le nombre des plantes de certaines familles bien déterminées avec le nombre total des végétaux, on découvre des rapports numériques d’une régularité frappante. Certaines formes deviennent plus communes à mesure qu’on avance vers le pôle ; d’autres au contraire augmentent vers l’équateur ; d’autres enfin atteignent leur maximum dans la zone tempérée et diminuent également par le trop de chaleur et le trop de froid ; et, ce qui est bien remarquable, cette distribution reste la même tout autour du globe en suivant, non pas les parallèles géographiques, mais ce que M. de Humboldt appelle les parallèles isothermes, c’est-à-dire les lignes de même chaleur moyenne. Ces lois sont si constantes que, si l’on connaît dans un pays .le nombre des espèces d’une de ces familles dont M. de Humboldt a donné la table, on peut presque en conclure le nombre total des végétaux et celui des espèces de chacune des autres familles.

Les prolégomènes dont nous venons de parler sont placés en tête du grand ouvrage que M. de Humboldt publie en ce moment avec MM. Bonpland et Kunth, sur les plantes nouvelles qu’il a découvertes dans l’Amérique équinoxiale. Cette augmentation, la plus riche et la plus brillante peut-être que la botanique ait reçue en une seule fois, sera exposée en six volumes in-4o qui contiendront six cents planches, et les descriptions de plus de quatre mille espèces. Le premier volume, renfermant toutes les monocotylédones, a paru cette année ; on y trouve trente-trois nouveaux genres, et parmi les seuls palmiers vingt-trois espèces nouvelles. MM. de Humboldt et Bonpland ont fait paraître en même temps la fin de leur description des Mélastomes, travail d’un extérieur plus magnifique, mais qui n’aurait pu être imité pour la totalité des végétaux șans entraîner à des dépenses et à des longueurs préjudiciables à la science autant qu’à ceux qui la cultivent.

En recueillant ainsi sans interruption les produits immenses 1