Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 1.djvu/147

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Candolle, sur cette substance nuisible que l’on appelle ergot, et qui se montre dans les épis du seigle et de quelques-autres céréales, sur-tout dans les pays et par les temps humides. L’année 1816 en a malheureusement beaucoup produit, et M. Virey a fait, sur ce sujet, quelques recherches qui le portent à regarder l’ergot, ainsi qu’on le faisait autrefois, comme une dégénérescence du grain, et non pas comme un champignon du genre sclerotium, ainsi que le croyait M. de Candolle. Il dit avoir observé des grains ergotés qui non-seulement avaient conservé leur forme naturelle, mais où l’on voyait encore des débris de stigmates ; et il rappelle l’assertion de M. Tessier, que l’on observe sur beaucoup d’épis des grains qui ne sont ergotés qu’à moitié, et tantôt vers le sommet,’ tantôt vers la base.

M. Vauquelin a fait à cette occasion une analyse comparative du seigle sain, de l’ergot de seigle, et d’un sclerotium bien reconnu pour tel.

On ne trouve dans l’ergot ni l’amidon ni le gluten dans leur état naturel, quoiqu’il y ait une matière muqueuse et une matière végéto-animale abondante et disposée à la putréfaction. Il contient une huile fixe toute développée. Les principes du sclerotium sont fort différens. Sans être décisives, ces expériences ont porté quelques personnes à.douter, comme M. Virey, que l’ergot soit un champignon.

M. Gail, membre de l’Académie des Belles-Lettres, nous a communiqué quelques recherches critiques sur les plantes dont parle Théocrite. Elles ont moins pour objet de déterminer autrement l’espèce de ces plantes que d’expliquer comment Théocrite a pu leur donner certaines épithètes ou en tirer certaines comparaisons : elles rentrent donc autant dans la philologie que dans la botanique, et le public les connaîtra plus en détail par l’analyse des travaux de l’Académie, à Jaquelle appartient ce célèbre helléniste.