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ZOOLOGIE, ANATOMIE, ET PHYSIOLOGIE ANIMALE.

Les animaux ont aussi leur géographie, car la nature en retient aussi chaque espèce dans certaines limites, par des liens plus ou moins analogues à ceux qui arrêtent l’extension des végétaux. Zimmerman . a donné autrefois sur la répartition des quadrupèdes, un ouvrage qui n’a pas été sans célébrité. M. Latreille vient d’en publier un sur celle des insectes. On sent qu’elle doit avoir des rapports intimes avec celle des plantes ; et en effet, l’on retrouve de même sur les montagnes d’un pays plus chaud, les insectes qui habitent les plaines d’un pays plus froid. Les différences de dix à douze degrés en latitude amènent toujours, à hauteur égale, des insectes particuliers ; et, quand la différence est de vingt à vingt-quatre, presque tous les insectes sont différens. On observe des changemens analogues correspondans aux longitudes, mais à des distances beaucoup plus considérables.

L’ancien et le nouveau monde ont des genres d’insectes qui leur sont propres, et les espèces, même de ceux qui sont communs à l’un et à l’autre, présentent des différences appréciables. Les insectes des pays qui enclavent le bassin de la Méditerranée, et ceux de la mer Noire et de la mer Caspienne.; les insectes encore d’une grande partie de l’Afrique, ont beaucoup d’analogie entre eux. Ces contrées forment sur-tout le domaine des coléoptères qui ont cinq articles aux quatre tarses antérieurs et un de moins aux deux derniers. L’Amérique nous offre, outre les genres qui lui sont propres, un très-grand nombre d’insectes herbivores tels que chrysomèles, charansons, cassides, capricornes, papillons, etc. Ceux de l’Asie, au-delà de l’Indus, ont une grande affinité, quant aux familles et aux genres dont ils