Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 1.djvu/158

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a fait aussi remarquer des vices dans la manière ordinaire d’ouvrir les cadavres pour la simple anatomie pathologique, vices qui ont souvent conduit à de fausses conclusions touchant la nature et le siége des maladies ; enfin la physiologie générale elle-même profitera d’une infinité de remarques délicates sur des fonctions peu étudiées que communique en passant ce savant physiologiste.

M. Moreau de Jonnès, qui a observé avec tans de soin la géologie des Antilles ; ne s’est pas occupé avec moins de zéle de leur climat, de ses funestes effets sur la santé de Européens, et des moyens de prévenir ou de guérir une partie des maux qu’il occasionne. Il a sur-tout recherché par quelles règles d’hygiène il serait possible d’en préserver les troupes. Les précautions qu’il indique pour le débarquement, le logement, la nourriture, les marches des soldats, sont dictées par une sage théorie médicale, et la plupart ont déja été confirmées par l’expérience. Son ouvrage a été envoyé dans les colonies par ordre des ministres de la guerre et de la marine.

M. Boyer a donné un Mémoire précieux sur une maladie cruelle dont il a le premier découvert les moyens de curation. Il s’agit de certaines fissures qui surviennent à l’anus, et qui, accompagnées d’un état spasmodique de cette partie, occasionnent des douleurs inouies et des angoisses insupportables. Une incision au sphincter pratiquée avec soin, les fait cesser constamment et pour ainsi dire subitement.

M. Larrey est l’un des chirurgiens qui ont exercé leur art sur les théâtres les plus vastes et les plus variés ; attaché aux armées françaises pendant vingt-cing campagnes, ils les a suivies dans les quatre parties du monde, et a dirigé en chef le service chirurgical en Égypte et en Russie, aussi-bien que dans tous les climats intermédiaires ; aux époques des victoires les plus brillantes et de la plus grande prospérité, comme à celles des de-