Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 1.djvu/257

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fluide, diminuent de grandeur à mesure que l’on s’éloigne du lieu de l’ébranlement primitif : leur amplitude suit la raison inverse de la racine quarrée des distances à ce point, quand le fluide est contenu dans un canal d’une largeur constante ; elle suit la raison inverse de ces distances, lorsque le fluide est libre de toutes parts, et que les ondes se propagent circulairement autour d’un centre commun. Les espaces que parcourent les molécules de l’intérieur du fluide, situées au-dessous de l’ébranlement primitif, décroissent suivant une loi plus rapide : suivant la raison inverse de la profondeur ou de son quarré, selon que le fluide est contenu ou non dans un canal ; en sorte qu’à de très-grandes distances du lieu de l’ébranlement, le mouvement doit être plus sensible à la surface que dans l’intérieur de la masse fluide. Néanmoins cette loi de décroissement dans le sens de la profondeur, que j’ai conclue de mon analyse, n’est pas tellement rapide que le mouvement ne puisse encore se faire sentir à d’assez grandes profondeurs ; résultat qui suffirait pour détruire l’hypothèse de Lagrange, dont il a été question plus haut, lors même que nous n’aurions pas prouvé, à priori, que la solution qu’il a donnée du problême des ondes, ne saurait s’étendre au cas d’un fluide d’une profondeur quelconque.

Cette transmission du mouvement à de grandes profondeurs, a été remarquée, ce me semble pour la première fois, par l’ingénieur Brémontier, dans un ouvrage sur le mouvement des ondes, publié en 1809. À la vérité les raisonnemens qu’il emploie pour établir son opinion, sont loin d’être satisfaisans ; mais les faits qu’il cite ne permettent pas de douter que le mouvement produit à la surface de l’eau, ne