Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 1.djvu/86

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ginal grec, et par-fois à la traduction latine, sans rien remarquer qui puisse être l’objet d’une critique fondée. On peut donc se borner à la traduction française, qui, n’admettant aucune de ces inversions qui étaient dans le génie des langues grecque et latine, est par-là même plus favorable à la clarté des démonstrations qu’on y voit se développer dans l’ordre le plus naturel.

Quoique le style d’Euclide, qui écrivait dans le dialecte commun, soit plus simple et moins rempli de grands mots que celui d’Archimède qui suivait le dialecte dorique, nous ne balancerons pas à dire de la nouvelle traduction ce que nous avons dit de celle d’Archimède : la lecture en français en sera toujours plus facile que dans l’original, auquel on n’aura jamais besoin de recourir que dans le cas où une proposition n’étant pas facile à comprendre, on voudrait s’assurer qu’en effet elle a été fidèlement rendue. Or nous croyons que dans tous les cas on peut avoir toute confiance au traducteur.

On ne s’attend pas que nous entrions dans aucun détail sur les changemens que M. Peyrard a faits aux textes d’Oxford et de Bâle. Une semblable discussion serait ici bien inutile. Nous pensons que le second volume mérite de paraître avec l’approbation de l’Académie, comme le premier ; qu’il doit faire desirer la publication du troisième qui aura lieu dans quelques mois ; et et nous exprimerons le vœu que ce travail si long et si peu attrayant puisse valoir à son auteur les encouragemens qui le mettraient en état de livrer bientôt à l’impression son Apollonius dont nous avons eu entre les mains la traduction complète, suivie de variantes recueillies de même en divers manuscrits. Nous remarquerons enfin qu’on doit lui savoir d’autant plus de gré de son Euclide, que sans lui l’édition n’aurait jamais été entreprise, au moins en France, où il n’eût été possible de la donner ni plutôt ni plus tard.