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plus élevé, considéré comme exerçant la plus haute influence, que notre savant confrère a puisé ses éléments de conviction pour sa classification des crocodiles donnée en 1816. Cela suit encore du nom qu’il leur a donné, émydosauriens. Ainsi, selon cette détermination, les crocodiles composent un groupe tellement bien détaché des lézards ou sauriens, que ce serait, en effet, le cas d’admettre pour eux l’établissement d’un nouvel ordre, qui deviendrait ainsi un anneau joignant les lézards aux tortues, et particulièrement aux tortues d’eau douce, les émydes.

Ce travail a depuis été revu et généralement accueilli ; chez les Allemands d’abord, en 1820, par Merrem, qui se flatte de mieux caractériser le nouvel ordre par l’expression de reptilia loricata ; vers 1826 par Fitzinger ; en Angleterre, par Gray, dans Annals of Philosophy, et par Haworth, dans Philosophical Magazin, mai 1825.

En ce qui me concerne sur ce point, je ne crois pas devoir me borner à une simple déclaration d’assentiment, à l’adoption seulement avouée de ces idées d’affinités ; je puis y ajouter, en les énumérant avec plus de détails, en les exposant sous d’autres rapports, et en les confirmant par de nouvelles preuves. Le développement de ces vues forme un champ d’études inépuisables, il fait entrer dans le cœur de la haute zoologie.

Car qui n’a remarqué la singularité des formes de la tête d’un crocodile ? Qui, venant à les comprendre, n’y a vu un ample sujet de méditations ? L’arrière-crâne d’une part, la voûte palatine de l’autre, surprennent par des arrangements aussi inattendus que problématiques. Persuadé, comme je le suis, que la raison de ces faits peut être trouvée et donnée, j’ac-