Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 12.djvu/122

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

complirai le devoir d’y consacrer mes soins. Or, cette puissante raison git tout entière dans le fait d’organes dominateurs, qui subordonnent à un nouveau mode d’intervention toutes les parties qui en sont voisines : car un excès de volume et de fonctions quelque part appelle ailleurs un volume moindre et des fonctions restreintes. Cela posé, quelle est, chez le crocodile, cette ordonnée destinée à en révéler le caractère fondamental, à y montrer l’essence d’une organisation crocodilienne ?

Cependant, avant d’aborder cette question, terminons avec nos doutes : et voyons si la supériorité dans les caractères aurait été dévolue à la pièce auriculaire fournissant un pédicule pour l’attache et le jeu des maxillaires inférieurs ; si elle confirmerait, par conséquent, la préoccupation dont nous avons parlé plus haut ? Je ne le crois pas. J’ai donné à cette pièce le nom d’Énostéal[1] ; j’en ai offert très-anciennement une détermination, aujourd’hui partout accueillie et applicable à ses deux situations : que l’énostéal soit libre et mobile ou qu’il soit enclavé et fixe, c’est un ensemble de parties toujours soudées chez les oiseaux et les reptiles, mais dont tous les éléments subsistent distincts dans le jeune âge des mammifères, et à toutes les époques dans l’aile auriculaire des poissons. L’énostéal correspond au cadre du tympan, lui-même formé des os tympanal, serrial et uro-serrial. Quelquefois aussi, mais non, je crois, dans le crocodile, le cotyléal en fait partie ; c’est-à-dire que l’énostéal correspond à ce qu’on a nommé la caisse chez les mammifères et l’os carré chez les oiseaux.

  1. Mémoires du muséum d’histoire naturelle, tom. XII, p. 97 et 115.