Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 12.djvu/139

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tie postérieure, où ils sont refoulés et alors engagés dans les muscles cervicaux, grossissant par cette introduction anomale la moitié antérieure du cou. Employés à soulever la machoire supérieure, c’est-à-dire à élever la tète, qu’on sait contenue entière entre les branches maxillaires, ils agissent en même temps sur la mâchoire inférieure pour lui imposer une presque parfaite immobilité. De tous ces efforts simultanés, il résulte que la bouche se trouvant ouverte à angle droit, la respiration en est favorisée, ou mieux, est vraiment gouvernée d’une façon toute nouvelle. Les narines extérieures, ouvertes ou fermées à volonté, entrent dans des fonctions réciproques avec la langue, qu’on croit dans une adhérence fâcheuse avec ses enveloppes subjacentes, mais qui étant au contraire plus complètement appuyée dans toute son étendue, n’en est que plus puissante à se ramasser à son fond à commander les mouvements du larynx, et à s’intéresser pour sa part à la circulation du fluide respiratoire. Le larynx est appelé, par la situation des arrière-narines, à saisir et à envelopper avec plus de précision la terminaison du canal nasal, et décidément à amener des dispositions, desquelles résulte que de l’air entre par diverses issues, tantôt dans le canal aérien et tantôt dans le canal oesophagien, avec pouvoir de s’y accumuler et d’y demeurer condensé pendant quelque temps ; d’où naît pour le crocodile l’avantage de s’approvisionner allant en chasse.

Ce sont là autant d’actions, autant de résultats physiologiques impossibles avec des arrière-narines ouvertes vers le milieu du crâne, autant de combinaisons qui n’étaient point compatibles avec l’organisation des teleosaurus, plus près des mammifères sous ce rapport.