Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 12.djvu/252

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Frappé de ces diverses opinions, j’ai ouvert le corps de plusieurs goutteux, ou j’ai assisté à leur autopsie, et dans. la suite j’en ai traité une multitude, non-seulement en mon particulier, mais encore avec les plus grands médecins de la capitale, ce qui m’a donné lieu de croire que l’idée des anciens et celle d’un grand nombre de médecins modernes avait peu de fondement, et bien plus, qu’on avait aujourd’hui sur la goutte, des connaissances aussi réelles que l’on en a sur un grand nombre d’autres maladies. Je crois pouvoir le prouver dans ce mémoire.

Cependant, comme j’ai recueilli soigneusement les résultats de mes observations cliniques et de mes autopsies anatomiques sur cette maladie, d’abord pour ma propre instruction et aujourd’hui pour les communiquer à l’Académie, j’espère qu’elles pourront conduire à des notions plus utiles sur la nature et sur le traitement plus heureux de cette singulière et funeste espèce de maladie.

J’exposerai dans ce mémoire 1o le résultat de mes recherches anatomiques sur la structure générale des os, et de mes autopsies sur d’autres parties du corps après la mort des goutteux ;

2o J’y réunirai mes remarques physiologiques et pathologiques pour les faire mieux connaître ; sans négliger d’y parler des ossifications et pétrifications qui s’y sont très-souvent réunies.

3o Après ces préliminaires, je parlerai des causes de la goutte les mieux reconnues.

4o Je donnerai dans ce Mémoire une idée générale de son traitement, et j’y conclurai que l’on a aujourd’hui sur cette