Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 12.djvu/30

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cure se solidifier et perdre les trois quarts de sa pesanteur spécifique par l’addition d’une quantité de gaz équivalente à peine à de son poids, en vint à penser que l’ammoniaque a aussi une base ; que peut-être l’azote et l’hydrogène dont elle se compose ne sont eux-mêines que des oxides métalliques[1]. S’élevant encore à de plus hautes généralités, il ne voit plus dans la nature que de l’oxygène et des bases inconnues ; variant même ses explications comme dans l’algèbre, où l’on peut, par diverses formules, arriver aux mêmes résultats, il se demande si l’hydrogène ne serait pas le prin cipe de la métallisation, et si les oxides ne se réduiraient pas à des combinaisons des bases avec l’eau, ramenant ainsi, pour ainsi dire, l’ancienne hypothèse du phlogistique sous une autre forme. C’est une tendance que l’on peut remarquer dans plusieurs autres mémoires de M. Davy, et peut-être le soupçonnera-t-on en cela d’un peu de jalousie nationale. Mais s’il ne réussit point à renverser la théorie française de la combustion, il lui apporta du moins une exception si notable, qu’au lieu de conserver le caractère d’une explication générale, elle ne s’applique plus qu’à des cas particuliers d’un phénomène qui exige une explication d’une nature plus élevée, et c’est la troisième et la plus importante de ses découvertes. Déja l’on savait par les expériences de

  1. New analytical researches on the nature of certain bodies.

    1o Further inquiries on the action of potassium or ammonia and on the analysis of ammonia.

    2o On the sulphur and phosphorus.

    3o Carbonaceous matter.

    4o Muriatic acid. Soc. roy. Lond. 2 fév. et 16 mars 1809. Phil, trans. vol. XCIX, p. 450. Bibl. Brit. tom. XLIV, p. 42.