Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 12.djvu/320

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molaires, et enfin la rangée se termine en devant par une seule et plus forte dent. Rien ne vient ici me provoquer changer la nomenclature dont tout à l’heure j’ai fait usage, et tout au contraire le principe des connexions m’astreint à m’en servir. Or cette dent terminale, je l’avais nommée canine chez la taupe d’Europe ; je la dois donc aussi nommer canine dans la taupe de Virginie. Il est bien vrai qu’arrivé à cette dent chez celle-ci, commence un autre ordre de choses, qu’il n’est plus rien au-delà, c’est-à-dire qu’après cette dent canine terminale, les incisives attendues manquent ; ce sont alors d’autres faits à constater, des faits subséquents, qu’alors j’expose comme l’observation me les présente, et que je note en ajoutant que la taupe d’Europe possède par delà trois incisives, qui ne se trouvent pas dans la taupe de Virginie. J’acquiers visiblement le fait que ces trois dents absentes chez cette dernière ont disparu par suite d’avortement ; et en effet, la mâchoire de la taupe de Virginie est plus courte justement de la seule étendue qui aurait dû être occupée par les trois dents absentes.

Cependant, qu’avait-on fait avant nous pour nombrer et dénommer tous ces éléments dentaires ? on les avait considérés et comptés, en commençant par devant. Ainsi on avait signalé comme incisives nos deux canines. C’était consacrer une erreur ; et, débutant de cette manière, c’était placer dans le calcul un chiffre faussement énoncé, propageant son principe erroné dans tous les autres éléments de la rangée. Pourtant il n’y avait là que ce fait simple, avortement chez une espèce des trois dents antérieures ; de simple qu’il était, on l’a compliqué, agrandi et mis par-là en désaccord avec toutes les autres données de l’organisation, et cela pour s’en tenir à une fausse règle qu’on s’était faite ; tout cela, je le répète,