Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 12.djvu/579

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négligé d’extraire la sonde à l’époque indiquée. Cependant si l’hydrocèle était ancienne, ou que le malade eût déja subi d’autres opérations, il faudrait la laisser plus long-temps. Elle est restée chez plusieurs jusqu’au 5e, 6e et 7e jour.

En observant attentivement les effets de cette irritation mécanique, le chirurgien saura l’arrêter à propos et en faire cesser immédiatement la cause par l’extraction de la sonde. Le testicule est alors légèrement tuméfié et douloureux ; mais la résolution s’en opère promptement, et sans qu’on ait besoin d’appliquer aucun topique. Si par la suite il restait dans cet organe la moindre induration, quelques frictions mercurielles locales suffiraient pour la fondre. Tous les malades que nous avons opérés ainsi ont été guéris, sans récidive, avant le 25e jour ; il ne s’est jamais manifesté d’accidents notables, rarement quelques abcès : ce qui prouve que cette méthode est aussi douce que certaine.

Il arrive quelquefois que l’eau épanchée dans la tunique vaginale communique, par un canal non interrompu, dans la cavité formée par le péritoine, ce qui constitue l’hydrocèle congéniale ; et dans ce cas surtout, l’injection serait dangereuse et même funeste[1]. Ici l’on doit ajouter à l’usage de la sonde de gomme élastique, pendant son séjour dans la tunique vaginale, une compression exacte, exercée sur le trajet de l’anneau inguinal, au moyen d’un brayer élastique qui ferme parfaitement cette ouverture. Par là on intercepte le passage de la sérosité péritonéale, et l’on fait oblitérer les parois du

  1. On en conçoit facilement la raison ; c’est que le liquide entrerait par l’anneau inguinal dans la cavité du bas-ventre, et y provoquerait immédiatement une inflammation dangereuse.