Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 12.djvu/621

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déterminer à chaque instant la vitesse actuelle d’une molécule quelconque, la direction de son mouvement, et la pression qui s’exerce en ce point de la masse fluide. Ainsi l’on regarde, dans cette analyse, comme grandeurs inconnues, trois quantités qui mesurent les vitesses partielles d’une même molécule dans le sens des trois coordonnées orthogonales, et une quatrième quantité qui mesure la pression. Ces quatre inconnues, et le temps écoulé, sont les seuls éléments du calcul. Dans les fluides élastiques, tels que l’air, la densité est variable, et elle a avec la pression un rapport très-simple que des expériences réitérées ont démontré. Il y a donc toujours un nombre d’équations précisément égal à celui des quantités inconnues. Les conditions physiques de la question se trouvent ainsi déposées dans le calcul et rigoureusement exprimées, ce qui était l’objet spécial de cette recherche.

Après cet exposé nous remarquerons que la température variable des molécules fluides est aussi une cause dynamique, que l’on ne doit point omettre d’introduire dans le calcul. Elle influe toujours sur le mouvement dans les substances aériformes, car il ne peut y avoir de changement de densité ou de pression sans qu’il n’en résulte des changements de température ; et cette même cause concourt aussi à déterminer les mouvements des liquides, toutes les fois que la distribution de la chaleur n’est pas uniforme. Nous retrouvons cette action de la chaleur dans les grands phénomènes de la nature. Les mouvements généraux et périodiques des diverses parties de l’atmosphère, et les courants principaux de l’Océan, sont occasionés par l’inégale distribution de la chaleur solaire, dont l’effet se combine avec ceux de la gra-