Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 12.djvu/696

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est une des plus considérables que l’on connaisse, est cependant ici vaincue par des forces inconnues auxquelles on ne peut guère supposer une grande énergie, à moins de les rapporter à des forces chimiques agissant à l’état naissant. Nous ne pouvons donc expliquer encore les phénomènes de la vitalité, mais il y a des chances pour y parvenir, en essayant de produire sur des composés inorganiques de grands effets chimiques avec des forces électriques faibles, qui sont si répandues dans la nature. Si l’on n’y parvient pas, on a du moins l’espoir que de la comparaison des effets observés résulteront quelques vérités utiles à la solution de l’une des plus grandes questions de la philosophie naturelle.

Les expériences sur la décomposition des sels et des oxides par la pile ont été faites jusqu’ici dans une seule direction, car l’on s’est borné à soumettre ces corps à l’action de piles de plus en plus fortes pour séparer leurs parties constituantes, sans chercher ce qui se passe quand on opère avec des piles d’une faible intensité ; or ce dernier mode, quand il est employé convenablement, est capable de produire de grands effets. C’est ce principe qui m’a servi de point de départ dans le travail que j’ai l’honneur de présenter à l’Académie.

Je rappellerai d’abord les principales observations qui ont été faites sur les décompositions électro-chimiques. Aussitôt après la découverte de la décomposition de l’eau par Nicolson et Carlisle, MM. Berzelius et Hissinger observèrent le transport des acides et des bases dans les dissolutions salines. Davy ajouta à ces deux faits capitaux une foule de découvertes importantes qui l’ont fait regarder avec raison comme l’un des premiers fondateurs de l’électro-chimie ; mais les