Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 12.djvu/697

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

principes qu’il en a déduits éprouvent, dans certaines circonstances, des modifications qui produisent des effets particuliers auxquels il n’a pas fait attention.

Parmi les nombreuses et belles observations dont la science est redevable à cet illustre physicien, on remarque particulièrement celles qui suivent : 1o lorsque l’on soumet à l’action d’une pile composée d’un certain nombre d’éléments un mélange de plusieurs dissolutions salines, l’oxigène et les acides se rendent toujours au pôle positif, l’hydrogène et les bases au pôle négatif ; 2o la tendance des acides et des bases pour se rendre à leurs pôles respectifs est telle que, lorsqu’ils sont placés, les premiers du côté négatif, et les seconds du côté positif, ils sont transportés, par l’effet du courant, dans les vases opposés ; 3o lorsque l’acide rencontre sur son passage une base avec laquelle il forme un sel insoluble, la combinaison s’effectue et se précipite ; 4o quand les vases qui contiennent les dissolutions sont formés de substances renfermant des acides ou des alcalis, ces derniers sont enlevés et transportés à leurs pôles respectifs. Ces résultats, et d’autres que je ne crois pas nécessaire de rappeler, sont exacts dans les circonstances où Davy a opéré, mais cessent de l’être dans celles que je ferai connaître.

On croit généralement qu’à l’instant où une dissolution est soumise à l’action de la pile, les éléments de chacune de ses molécules se polarisent de telle manière que ceux qui sont positifs se tournent vers le pôle négatif, et ceux qui sont négatifs vers le pôle positif, comme le font un grand nombre de petits barreaux aimantés placés dans la sphère d’activité d’un fort aimant. La pile continuant à fonctionner, et l’action qu’elle exerce sur les molécules l’emportant sur