Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 12.djvu/79

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le perfectionnement des moyens d’observation et l’examen minutieux des diverses circonstances dans lesquelles se développe le fluide électrique qui ensuite va envahir toutes les régions de l’air.

Quand une branche des sciences vient de naître, les observateurs ne s’occupent guère que de la découverte de nouveaux phénomènes, réservant leur appréciation numérique pour une autre époque. Dans l’électricité, par exemple, plusieurs physiciens s’étaient fait une réputation justement méritée ; disons plus, la bouteille de Leyde ornait déja tous les cabinets de l’Europe, et personne n’avait encore imaginé un véritable électromètre. Le premier instrument de ce genre qu’on ait exécuté ne remonte qu’à l’année 1749. Il était dû à deux membres de cette Académie, Darcy et Le Roy. Son peu de mobilité dans les petites charges empêcha qu’il ne fût adopté.

L’électromètre proposé par Nollet (1752) paraissait au premier aperçu plus simple, plus commode et surtout infiniment plus sensible. Il devait se composer de deux fils qui, après avoir été électrisés, ne pouvaient manquer, par un effet de répulsion, de s’ouvrir comme les deux branches d’un compas. La mesure cherchée se serait ainsi réduite à l’observation d’un angle.

Cavallo réalisa ce que Nollet avait seulement indiqué (1780). Ses fils étaient de métal et portaient à leurs extrémités de petites sphères de moelle de sureau.

Volta, enfin, supprima le sureau et substitua des pailles sèches aux fils métalliques. Ce changement paraîtrait sans importance, si l’on ne disait que le nouvel électromètre possède seul la propriété précieuse, et tout à