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DE M. DE JUSSIEU. XXVIJ

turelle eurent leur sens complet ; la méthode naturelle fut la méthode fondée sur l’organisation.

M. Cuvier a rendu longtemps après, et dans une occasion solennelle, un noble hommage à M. de Jussieu. Il déclare hautement, dans son Rapport historique sur les progrès des sciences naturelles depuis 1789, « que l’ouvrage de M. de Jussieu « fait, dans les sciences d’observation, une époque peut-être « aussi importante que la Chimie de Lavoisier dans les sciences « d’expérience. y>

Je ne sais pourtant si cet autre hommage, qu’il lui rend dans le premier des deux mémoires que je viens de citer, n’a pas quelque chose de plus remarquable. « Les zoologistes, y <f dit M. Cuvier, n’avaient aucune idée de ce calcul des caractères, dont les botanistes avaient cependant entrevu la réalité, et qu’un d’entre eux a si bien développé dans un « ouvrage dont toutes les branches de l’histoire naturelle senft liront bientôt l’heureuse influence, quoiqu’il n’ait été dift rigé que vers l’une d’elles, d Ici, comme on voit, la chaîne philosophique des progrès se renoue ; et les efforts du jeune Cuvier pour la rénovation de la zoologie se rattachent au livre même cjui venait de renouveler la botanique.

Mais la zoologie offrait aux applications de la méthode naturelle, et particulièrement aux applications de la méthode naturelle fondée sur le raisonnement, un champ beaucoup plus vaste que la botanique. Dans les animaux, les organes sont plus distincts, les fonctions plus tranchées, et par suite la subordination des caractères plus évidente. Les modifications des organes externes y dépendent, d’une manière visible, des modifications des organes internes ; le cerveau, le cœur, les poumons, par exemple, ne peuvent changer sans que les

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