Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 5.djvu/384

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qui se propagent suivant la même direction déterminer l’intensité des vibrations résultant du concours de ces différais systèmes d’ondes, c’est-à-dire la vîtesse oscillatoire des molécules éthérées[1].

D’après le principe général de la coexistence des petits mouvemens la vîtesse totale imprimée à une molécule quelconque du fluide est égale à la somme des vîtesses que l’onde de chaque système lui aurait imprimée séparément. Comme ces ondes ne coïncident pas, ces différentes vîtesses ne dépendent pas seulement de l’intensité de chaque onde, mais encore de sa position par rapport à la molécule dans l’instant que l’on considère. Il faut donc connaître la loi suivant laquelle les vîtesses d’oscillation varient dans la même onde, et, pour cela, remonter à la cause qui l’a produite et dont elle tient tous ses caractères.

Il est naturel de supposer que les vibrations des particules éclairantes qui produisent la lumière s’exécutent comme celles des corps sonores, c’est-à-dire, suivant les mêmes lois que les petites oscillations d’un pendule, ou, ce qui revient au même, que la force accélératrice qui tend à ramener les molécules dans leurs positions d’équilibre est proportionnelle à la distance dont elles se sont écartées. Quelque fonction qu’elle


    sources différentes et qui, n’étant pas en conséquence assujetties à la simultanéité dans leurs perturbations ne sauraient présenter des effets constans par leur influence mutuelle. D’ailleurs, en supposant même que ces effets fussent constans, la succession régulière de renforcemens et d’affaiblissemens de vibration qui résulterait des interférences des deux espèces d’ondes, et que l’on peut exactement comparer aux battemens que font entendre deux sons discordant cette succession, dis-je, serait infiniment trop rapide pour être appréciable, et ne produirait qu’une sensation continue.

  1. C’est M. Thomas Young qui le premier a introduit le principe des interférences en optique, où il en a fait beaucoup d’applications ingénieuses. Mais, dans les problèmes d’optique qu’il a résolus de cette manière, il n’à considéré, je crois, que les cas extrêmes d’accord ou de discordance complète entre deux systèmes d’ondes, sans calculer l’intensité de la lumière pour les cas intermédiaires et pour un nombre quelconque de systèmes d’ondes, comme je me propose de le faire ici.