Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 5.djvu/89

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les inflammations des intestins, et même qu’elle en était souvent la principale cause.

En effet, on reconnaît presque toujours dans les corps des personnes qui ont péri du typhus, lorsque les intestins portent les marques de l’inflammation, que le foie est gonflé, durci en quelques endroits, et quelquefois ramolli et même abcédé, de couleur foncée ; ses vaisseaux sanguins étant pleins de sang, et la vésicule du fiel contenant beaucoup de bile noire poisseuse, lors même quelquefois que l’on voit que les intestins grêles, ainsi que l’estomac, en contiennent une plus ou moins grande quantité.

Nous devons cependant dire qu’on a quelquefois reconnu dans les cadavres de personnes qui étaient mortes du typhus sans avoir éprouvé les symptômes de l’entérite, que le foie était très-altéré, quoiqu’il n’y eut dans les intestins aucune trace d’inflammation.

C’est d’après ces considérations que j’ai presque toujours utilement conseillé les promptes et abondantes saignées dans l’entérite immédiate et que j’ai été plus réservé à les prescrire ou même que j’ai pu souvent m’en abstenir dans des entérites avec complication des fièvres adynamiques ou typhoïdes, sans négliger de conseiller alors le quinquina à très-haute dose. L’application des vésicatoires en diverses parties du corps et l’usage des boissons vineuses acidulées, &c. ont eu des succès réels que je n’aurais pas obtenus dans d’autres entérites.

Une autre espèce d’entérite concomitante des maladies du foie est celle qui survient aux personnes dont le cœur est atteint de quelque dilatation. J’en ai eu sous les yeux plusieurs exemples dont j’ai parlé dans mes Mémoires sur les maladies du cœur. La circulation du sang dans les vaisseaux du foie ne pouvant, dans ces individus, s’y faire librement, parce que les veines hépatiques ne peuvent vider celui qu’elles contiennent dans l’oreillette droite qui en