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ÉLOGE HISTORIQUE
D’HENRI POINCARÉ
MEMBRE DE L’ACADÉMIE


LU DANS LA SÉANCE PUBLIQUE ANNUELLE DU 15 DÉCEMBRE 1913
PAR
M. GASTON DARBOUX,
SECRÉTAIRE PERPÉTUEL.


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Messieurs,


Il y a un an à peine, le 17 juillet 1912, Henri Poincaré nous était brusquement enlevé. Sa mort si rapide, si inattendue, excita dans le monde entier une émotion universelle. En France, en Europe, en Amérique, des voix s’élevèrent aussitôt pour célébrer les mérites de celui dont le cerveau puissant avait manifesté tant d’aptitudes diverses ; qui s’était montré à la fois mathématicien hors de pair, physicien pénétrant et profond philosophe. C’est un devoir pour nous, qui avons vécu à ses côtés, qui avons été ses contemporains ou ses anciens, d’apporter à notre tour notre témoignage, de rappeler les enseignements et les appréciations que, seuls, nous avons pu recueillir sur la belle et noble carrière qui s’est déroulée, presque toute entière, devant nos yeux.