Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 52.djvu/88

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
XL

gramme de 1876, que Claude Bernard voulait consacrer désormais tous ses efforts.

S’attachant d’abord à la première, aux phénomènes de destruction, comme plus simples et plus directement accessibles à l’expérience, il se proposait de reprendre l’étude des fermentations au point où Pasteur l’avait laissée. À cet effet, il institua dans sa vigne de Saint-Julien, en octobre 1877, une série d’expériences sur la fermentation alcoolique du jus de raisin. À son retour à Paris, il poursuivit ces recherches, tout seul, au laboratoire du Collège de France, durant les mois de novembre et de décembre. Frappé à la fin de décembre par la maladie qui l’emporta, il dut les interrompre. Tel fut donc l’objet dé ses dernières préoccupations scientifiques, pour ne pas dire de son dernier travail.

Ses idées, en effet, n’étaient pas encore définitivement fixées à cette époque sur ce difficile sujet. Il n’en à rien publié, ne s’en est ouvert à personne. C’est seulement quatre mois après sa mort, par là découverte et la publication d’un cahier de notes sur les expériences exécutées à Saint-Julien du Ier au 20 octobre 1877, toutes pleines encore d’incertitudes et de contradictions, qu’on a appris quel problème il s’était proposé de résoudre. Admettant, a priori, avec Traube et Berthelot, que la fermentation alcoolique est due à l’action d’une diastase, qui la fait rentrer, contrairement à l’opinion de Pasteur, dans le groupe des fermentations à ferment soluble et, par suite, dans sa catégorie des phénomènes de destruction, il avait entrepris d’en démontrer l’existence, sans y avoir encore réussi. On a compris alors la parole prononcée par lui dans sa dernière journée lorsque, pensant à l’iclée qui allait périr avec lui, il disait tristement « C’est dommage, c’eùt été bien finir. »

Tout de même, pour l’honneur de sa mémoire, il convient d’ajouter que le but qu’il poursuivait ainsi, sans avoir pu l’atteindre, n’était pourtant pas une chimère. Cette diastase alcoolique, soupçonnée et