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Sur l’air contenu

encore pour la vessie natatoire qui, même plusieurs jours après la mort, étoit ainsi gonflée et distendue par l’air qui y étoit renfermé. Je ne saurois dire si la membrane de la vessie étoit nue, ou si elle étoit recouverte par la membrane de l’estomac. Je ne songeai point alors à examiner cette circonstance, et ne comprenant rien à ce phénomène, je me contentai de le regarder comme une particularité de cette espèce, ou comme un simple accident. Mais étant allé moi-même à la pêche quelques jours après, devant les rochers escarpés qui bordent le nord de l’île, dans un endroit où la mer a plus de 100 mètres de profondeur, je remarquai que la plupart des poissons que nous amenions, principalement ceux qui avoient la bouche large, vomissoient aussi leur vessie natatoire, et l’on trouvoit dans leur bouche ou dans leur œsophage une partie de leurs intestins. Cela étoit sur-tout sensible pour la petite espèce que j’ai citée sous le nom de vacca. Or je savois, par expérience, que les poissons de cette même espèce se prennent quelquefois à une très-petite profondeur, tout près du rivage, et qu’alors ils ne vomissent point leur vessie natatoire : je voyois aussi que ce phénomène n’étoit pas particulier à une seule espèce, auquel cas on auroit pu le croire analogue à ce