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Page:Mémoires du Baron de Marbot - tome 1.djvu/144

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MÉMOIRES DU GÉNÉRAL DE MARBOT.

mon cœur en faisant avancer les vacances de mes deux jeunes frères, qui vinrent s’établir à la campagne. La présence de ces deux enfants, que j’aimais beaucoup, fut une bonne diversion à ma douleur, par le soin que je pris à leur rendre le séjour de Carrière agréable. Je les conduisis à Versailles, à Maisons, à Marly, et leur naïve satisfaction ranimait insensiblement mon âme qui venait d’être si cruellement froissée par la douleur. Qui m’eût dit alors que ces deux enfants si beaux, si pleins de vie, auraient bientôt cessé d’exister ?