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Page:Mémoires du Baron de Marbot - tome 1.djvu/180

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MÉMOIRES DU GÉNÉRAL DE MARBOT.

général Simon !… Quelques minutes de retard, et le colonel Pinoteau, se trouvant à la tête de dix mille hommes, ne se serait pas laissé intimider par la capture du général Simon et aurait certainement accompli ses projets de révolte contre le gouvernement consulaire ; mais, surpris par le général Virion, que pouvait-il faire ? Il dut céder à la force.

Cette seconde arrestation faite, le général Virion et le préfet dépêchent à la place d’Armes un aide de camp chargé de dire au colonel Godard, du 79e qu’ils ont à lui faire sur-le-champ une communication de la part du premier Consul, et, dès qu’il est arrivé près d’eux, ils lui apprennent la découverte de la conspiration, ainsi que l’arrestation du général Simon, du colonel Pinoteau ; et l’engagent à s’unir à eux pour comprimer la rébellion. Le colonel Godard en prend l’engagement, retourne sur la place d’Armes sans faire part à personne de ce qui vient de lui être communiqué, commande par le flanc droit à son régiment, qu’il conduit vers la tour Labat, où il se réunit aux bataillons de gendarmes qui la gardaient. Il y trouve aussi le général Virion et le préfet, qui font distribuer des cartouches à ces troupes fidèles, et l’on attend les événements.

Cependant, les officiers des régiments qui stationnaient sur la place d’Armes, étonnés du départ subit du 79e, et ne concevant pas le retard du colonel Pinoteau, envoyèrent chez lui, et apprirent qu’il venait d’être conduit à la tour. Ils furent informés en même temps de l’arrestation du général Simon. Grande fut l’émotion !… Les officiers des divers corps se réunissent. Le commandant Fourcart leur propose de marcher à l’instant pour faire délivrer les deux prisonniers, afin d’exécuter ensuite le mouvement convenu. Cette proposition est reçue avec acclamation, surtout par le 82e, dont Pinoteau était