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Page:Mémoires du Baron de Marbot - tome 1.djvu/251

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LES TROPHÉES.

ce vieux guerrier, et gémissaient en comparant la position glorieuse des Blankenstein à leur propre humiliation.

Parmi les trophées que le corps de Jellachich fut contraint de nous livrer, se trouvaient dix-sept drapeaux et deux étendards, que le maréchal Augereau s’empressa, selon l’usage, d’envoyer à l’Empereur, par deux aides de camp. Il désigna pour remplir cette mission le chef d’escadron Massy et moi. Nous partîmes le soir même dans une bonne calèche, faisant marcher devant nous un fourgon de poste, qui contenait les drapeaux gardés par un sous-officier. Nous nous dirigeâmes sur Vienne par Kempten, Branau, Munich, Linz et Saint-Pœlten. Quelques lieues avant d’arriver dans cette dernière ville, nous admirâmes, en longeant les rives du Danube, la superbe abbaye de Mölk, l’une des plus riches du monde. Ce fut en ce lieu que, quatre ans plus tard, je courus un bien grand danger, et méritai les éloges de l’Empereur, pour avoir accompli sous ses yeux le fait d’armes le plus éclatant de ma carrière militaire, ainsi que vous le verrez, lorsque nous serons au récit de la campagne de 1809. Mais n’anticipons pas sur les événements.