Page:Ménard - Poëmes, 1863.djvu/105

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Par delà l’horizon où s’arrêtent tes yeux,
Tu peux, sur les sentiers que fraya mon audace,
Dans un monde inconnu t’élancer sur ma trace,
Et rapporter, vainqueur, le feu sacré des cieux.

Ton âme, en traversant et l’espace et les âges,
Verra s’évanouir, comme de vains mirages,
Ces fantômes de dieux, sombres fds du chaos,
Reculés chaque jour aux confins du possible,
Dans un infini vide, obscur, inaccessible,
Empire sans soleil, sans vie et sans échos.

Sages des temps passés, votre tâche est remplie :
Vous avez déchiré, devant l’humanité.
Un pan du voile noir cachant la vérité.
Tous, vous avez versé la parole de vie
A l’homme, qui ne vit pas seulement de pain.
La manne des esprits naissait sous votre main.

Maintenant l’homme est fort : il s’élance et s’envole,
Porté par sa pensée ; au jeune aigle pareil,