Page:Ménard - Poëmes, 1863.djvu/254

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Brillaient, et je suivais l’astre qui m’avait lui.
Mais en vain aujourd’hui,

Dans un vague lointain, j’entends chanter les brises :
Les Edens d’Orient et les terres promises
Ne m’attireront plus.
Si je priais encore, ô Dieu, que je renie,
Je ne demanderais, ô jeunesse bénie !
Qu’un seul des jours perdus.

Puisque mes dieux sont morts, qu’au vent de ma pensée
Leur cendre est dispersée,
Dormons du lourd sommeil qu’en son gouffre béant
Nous garde le néant.

Là sont les jours pleurés de ma jeunesse morte.
Que les peuples nouveaux marchent où les emporte
Le muet avenir !
Au linceul du passé couchons-nous en silence ;