Page:Ménard - Poëmes, 1863.djvu/65

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Captif, brisé par ces chaînes de fer,
Je puis régner, bravant Zeus, calme et fier.

Voici mon corps : qu’il l’écrase et l’enchaîne.
Je l’abandonne en proie à ses vautours ;
Il ne pourra me détruire, et ma haine
Jusqu’en son ciel le poursuivra toujours.
Toujours ! oh non ! son règne et mon supplice
Avant le jour vont à jamais finir.
Oui, ma science a lu dans l’avenir ;
Il faut qu’enfin l’oracle s’accomplisse :
Vous m’allez voir régner, divins esprits,
Sur l’univers que vous m’avez soumis.

Par ma parole, esprits, votre science,
Chez les mortels pénétrant chaque jour,
A d’Héraclès fécondé la puissance
Pour qu’il brisât mes chaînes à son tour.
Mortel, les yeux verront avec l’aurore
Mes fers tomber sous les puissantes mains