Page:Méric - À travers la jungle politique littéraire, 1930.djvu/67

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des visites, cette chose répugnante à laquelle j’ai souvent songé depuis, en contemplant, sur les murs, l’homme au couteau entre les dents.

Ah ! il y eut un joli chahut à la Santé. Merle, Marchal, Almereyda, tous, nous déclarâmes que nous nous opposions à cette exhibition obscène et que, si l’on passait outre, nous exécuterions en effigie l’héritier de nos grands rois. Bêtises, direz-vous. Cependant, les camelots se réunirent ; ils eurent de longs conciliabules dans la cellule de Pujo. Nous attendions leur décision. Et, Almereyda me disait :

— Impossible d’accepter ça… Devant nos amis et visiteurs !…

— Oui, approuvait Merle, ça pourrait faire du vilain.

— Tant pis pour eux, ajoutai-je, c’est une provocation ridicule.

Finalement, les royalistes nous informèrent qu’ils renonçaient à leur idée. Nous rengainâmes aussitôt notre buste de Philippe que Marchal venait de terminer.

Mais oublierai-je jamais la tête de Pujo ? Le chantre de la Pucelle n’en revenait pas. Avec ce délicieux talent de bredouillage qui le caractérise et lui a valu tant de succès publics, il balbutiait :

— Alors, quoi !… vous… vous… ré… pu… bli… cains.

Ils auraient dû le savoir pourtant. Chaque fois que Gustave Hervé venait nous voir et rencontrait Charles Maurras, il se tordait en écoutant le théoricien de la monarchie intégrale et lui criait dans les oreilles :