Page:Méric - Les Bandits tragiques.djvu/155

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Ainsi prononça ce cerveau « élevé ». Après quoi, comme si rien ne s’était passé, il se remit à sa lecture.

Quelques temps après, Lorulot s’avéra un sociologue de premier ordre. Il venait de découvrir la banane. Il fit de la banane le pivot de la question sociale. Il disait aux prolétaires :

« Vous êtes trop exigeants. Si la vie devient chère, c’est votre faute.

» Au lieu de réclamer sans cesse des augmentations de salaires, ne feriez-vous pas mieux d’éliminer de vos besoins tous ceux qui ne sont pas strictement nécessaires.

» Supprimez de votre repas, viande et poisson. C’est superflu.

» Contentez-vous, par jour, d’une banane. C’est chimiquement l’aliment complet et naturel.

» Plus de grèves ! plus de patrons ! plus d’ouvriers ! plus de syndicats ! Et cela grâce à la banane. »

Et Lorulot ne se contentait pas d’enseigner. Il prêchait d’exemple.

Après ça il imagina le régime à l’huile. M. Brisset avait fait descendre l’homme de la grenouille. Lorulot le fit descendre de la baleine.

L’huile contenue dans les flancs de ce cétacé, voilà quel était le salut. L’huile, c’était la vie ; l’huile c’était la santé.

Encore si Lorulot eût préconisé l’huile d’olive !

Mais, pour étayer sa démonstration, Lorulot expliquait que c’est grâce à l’huile qu’on peut con-