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L’INSPECTEUR GÉNÉRAL.

Korobkine

« Au reste tout ce monde est fort accueillant et rempli de bienveillance. Adieu, mon cher Triapitchkine. Je veux, à ton exemple, me mettre dans la littérature. On s’ennuie à la longue, mon brave, et il faut des aliments. Je m’aperçois qu’il faut se lancer dans les choses élevées. Écris-moi dans le gouvernement de Saratof, et là au château de Podkatilofka. » (Il retourne la lettre et lit l’adresse.) « Monsieur M. Ivan Vassilievitch Triapitchkine, Saint-Pétersbourg, rue de la Poste, no 97, au troisième à droite. »

Une Dame.

Quelle épigramme inattendue !

Le Gouverneur.

Voilà comme on m’égorge… comme on m’égorge ! Je suis assassiné ! assassiné ! Je ne vois rien. Je ne vois que des groins de cochon au lieu de visages… Il faut le rattraper, le rattraper.

Le Directeur.

Comment le rattraper ! Et moi qui ai recommandé de lui donner les meilleurs chevaux. C’est le diable qui m’a soufflé cette maudite idée.

La Femme de Korobkine.

Voilà vraiment une confusion sans exemple.

Le Juge.

Et savez-vous, Messieurs, le diable m’emporte, c’est qu’il m’a emprunté trois cents roubles !

L’Administrateur.

Et à moi aussi trois cents roubles.

Le Directeur.

Hélas ! Et à moi aussi trois cents roubles.

Bobtchinski.

Et à nous, à Pëtr Ivanovitch et à moi soixante-cinq en billets. Oui.