Page:Mérimée - Théâtre de Clara Gazul, 1857.djvu/80

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Yo haré que el estudio olvides,
Suspendido en una rara
Beldad
CALDERON
El Mágico prodigioso



PROLOGUE

MESDAMES ET MESSIEURS

L’auteur de la comédie que vous allez juger a pris la liberté de sortir de la route battue. Il a mis en scène, pour la première fois, certains personnages que nos nourrices et nos bonnes nous apprennent à révérer. Bien des gens pourront être scandalisés de cette audace, qu’ils appelleront sacrilège ; mais traduire sur le théâtre les ministres cruels d’un Dieu de clémence, ce n’est pas attaquer notre sainte religion. Les fautes de ses interprètes ne peuvent pas plus altérer son éclat, qu’une goutte d’encre le cristal du Guadalquivir

Les Espagnols émancipés ont appris à distinguer la vraie dévotion de l’hypocrisie. C’est eux que l’auteur prend pour juges, sûr qu’ils ne verront qu’une plaisenterie là où le bon Torquemada aurait vu la matière d’un auto-da-fé, avec force san-benitos.