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MONSIEUR AUGUSTE

stitut, le mois prochain. C’est un historien, un…

— Qu’avez-vous, monsieur Octave ? dit Mme de Gérenty ; vous vous trouvez mal ?

Octave montrait une pâleur horrible, et luttait contre une crise de nerfs.

— Ce n’est rien ! dit le colonel en enlevant Octave par le bras et le conduisant vers une allée voisine, ce n’est rien ; c’est la troisième fois que ce malaise lui prend depuis ce matin. Il a besoin d’air.

Quand le colonel soutenant Octave se fut éloigné, M. Lebreton dit en hochant la tête :

— Il n’y a rien d’étonnant ! Ce jeune homme mène une conduite désordonnée… Voilà les artistes !… Vous êtes bien bonne de vous effrayer, madame… et puisque nous sommes seuls, et que vous êtes dans le secret, je vous dirai que mon futur gendre a passé une nuit blanche, tout exprès pour voir l’effet que produirait sa sérénade. Il n’a pas écrit une ligne sur… le… la… N’importe ! il s’est promené toute la nuit ! un homme d’étude ! Aussi, il fallait voir ce matin ma chère enfant !… ma Louise !… entre nous, je crois qu’elle l’aime un peu. Diable ! ce n’est pas étonnant. Un jeune homme accompli, doux comme un agneau, honnête, sage, laborieux, et beau comme un Adonis, ce qui ne gâte rien… Mais vous êtes distraite, madame… il