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MONSIEUR AUGUSTE

me semble que vous ne m’écoutez pas, ou que je vous fais de la peine en…

— Oui, interrompit Mme de Gérenty, oui, vous me faites beaucoup de peine en me parlant ainsi.

— Et pourquoi ? demanda Lebreton stupéfait.

— Parce que vous êtes un honnête homme, et que je m’intéresse à vous.

— Eh bien ! madame ?

— Eh bien ! monsieur, M. Auguste Verpilliot n’épousera jamais votre fille.

M. Lebreton faillit tomber du haut de sa chaise de jardin.

— Et qui vous a dit qu’il n’épouserait… ?

— Lui !

La bouche de M. Lebreton s’ouvrit et ne se referma pas.

— Je voulais me taire, poursuivit Mme de Gérenty, mais j’ai parlé. Tant pis ! c’est plus fort que moi. On doit toujours éclairer un honnête homme, et voir pour lui, quand il est aveugle.

— Je suis aveugle ! dit Lebreton, en reprenant la parole.

— Comme un Quinze-Vingt… D’abord, la sérénade de cette nuit n’a pas été donnée pour votre fille ; M. Auguste n’aime pas votre fille ; M. Auguste n’épousera pas votre fille ; il aime passionnément